J'avais l'impression de flotter. autour de moi, c'était les ténèbres, le noir total, aussi sombre que ma fourrure. Aucune odeur et aucun son, en prime. Étrange, je ne me souvenais de rien...
Je suis ou ? Me demandai-je, curieuse. Ce lieu -si s'en était un- me surprenait, tant il était curieux. Comment pouvais-je flotter dans du vide ? Marcher comme si il y avait un sol ? Et pourquoi je n'entendais et ressentais rien ?

-Nuit Miraculeuse. Fit une voix sans note particulière. Le son sembla se répéter partout, ce qui rendit le lieu encore plus surprenant. Bon bah, en fait, j'entendais toujours... Je suppose que ça valait mieux. Ce qui ne m'expliqua toujours pas la voix.
Tiens, maintenant, je sens un rayon de soleil alors qu'il y a rien. Et j'ai l'impression d’être sur un lit de plume douce et de mousse fraiche, alors que je flotte... C'est à ce moment que je réalisa que je rêvais. Ce qui m'expliqua pas mal de choses. Quant à cette sensation de rayon de soleil et de nid de plume et de mousse, sans doute étais-ce par ce que je commençais à me réveiller.

Je cligna des yeux : ça y est, j'étais réveiller. A coté de moi, il y avait Petit Hibou, mon fils. Enfin, celui que j'avais gardé. Et aussitôt, je me rappela les chatons que j'avais abandonnés. Mais... je l'avais fait pour leurs bien, si je les avaient gardés, les moqueries auraient été d'un fréquence alarmante. Est ce que si je ne les aurai pas abandonner, ils vivraient heureux, et serai de nobles guerriers du clan de la rivière ? Je savais que l'un d'entre eux était en vie, contrairement aux deux autres. Petit démon avait survécu, les autres étaient morts mystérieusement. Quelle n'avait pas été ma surprise de découvrir qu'il avait rejoint mon clan ! Mais, il était devenu mauvais, pour finalement, fuir je-ne-sais-où. Combien de fois, oh, combien de fois, je ne m'étais pas demandé si je devais-lui dire ? Je m'étais alors fais la promesse de lui dire quand il serait apprenti... Mais le destin en avait décidé autrement... Et si je lui disais, n'allait t-il pas me traiter de mère cruelle ? D'une certaine façon, je n'avais pas été exemplaire, mais tout de même je n'avais pas souhaité sa mort. Non, loin de là, car si des guerriers de la rivière ne l'aurait pas trouvé, je serai venu le voir tout les jours pour le nourrir. Jusqu'à ce qu'il soit assez grand pour ce débrouiller seule. J’avais bien réussi, moi. Pourquoi pas lui, surtout si c'est mon fils ?

Je secoua la tête : mes pensées étaient bien sombres ! Qui sais, un jour, peut être, je pourrais lui dire mon lourd secret. Mon plus grand souhait était qu'il revienne et devienne un grand guerrier du clan -voir un chef- puis, qu'il aille au clan des étoiles à sa mort. Comme tout mère le voudrait pour ses enfants...
Mais si il y avait une chose dont j'étais sure, c'est que jamais il ne reviendrait si tel était son destin.
On ne peut changer le destin.

Petit Hibou ouvrit ses grands yeux ambrés et s'étira, toujours près de la fourrure de sa mère. Il y resta quelques minutes supplémentaires au chaud, sans savoir si elle était réveillée. Pour être honnête, qu'elle le soit ou pas lui était égal, il n'était pas comme les autres chatons à coller leur parent ou tout guerrier qui venait leur rendre visite. Bien sûr, il aimait jouer comme tous les chatons, mais depuis qu'il avait mordu un apprenti à sang, ce dernier se retenant lors du jeu pour ne pas le blesser, il ne jouait plus qu'avec des feuilles ou des animaux morts. Il n'en parlait jamais, donc on ne savait la raison exacte, car il ne semblait pas particulièrement affecté par cela...
Il laissa ainsi divaguer ses pensées jusqu'à ce qu'il décide de se lever et de s'étirer un peu plus loin. Il alla jusqu'à la sortie de la pouponnière pour jeter un coup d'œil au reste du clan puis recula aussi tôt... Trop de chats pour une heure pareille! Il se retira donc jusqu'à l'arrière de la pouponnière et s'y coucha contre le mur de feuilles, face à elles. Les feuilles filtraient la lumière, et bien qu'elle ne laissaient pas voir grand chose, il pouvait parfois observer quelques guerriers passer par là pour parler en secret. Les conversations ne le concernaient sans doute pas, mais si cela ne lui paraissait pas intéressant ou bien s'il ne comprenait pas tout simplement, il oubliait.

Soudain, Petit Hibou se réveilla, il cligna des yeux, encore un pue endormi, sans doute. Il sembla perdu dans ces pensées, avant de se lever. Je le suivis du regard tandis qu'il observait les guerriers qui discutaient entre eux. Il faisait doux et beau, le soleil brillait doucement, si bien que je pus m’empêcher de savourer la sensation. Je m'étira lentement, baillant en même temps. Décidément, c'était une bonne journée, bien différente de mes sombres pensées. On peut dire que j'avais l'habitude des contrastes, tant ça m'arrivait de pensait d'une façon bien sombre alors que la journée état juste parfait. Je m'approcha sans un bruit de mon fils, me surprenant à l'observer. Comme moi, il avait le poil sombre et plutôt long, mais ce à quoi on reconnaissait que on avait lien de sang, c'était à nos yeux. Les miens étaient ambrés, voir dorés, quant aux siens, ils étaient dorés d'une façon bien plus nette. De son défunt père, il tenait le museau. Et Petit démon ? Je suppose que nous avions en commun notre fourrure. D'habitude, j'étais plutôt fière qu'il soit possible de remarquer le lien de sang à cause de ressemblance^, mais pour le chaton que j'avais abandonné -car se serait mentir que dire ne pas l'avoir fait-, j'étais soulagée que personne ne puisse remarquer que nous étions de la même famille.

-Petit Hibou ? Fis je doucement. Ce qui était bien avec lui, c'est que nos discussion changeaient de celles des chatons habituels. Certes, parfois, l'innocence des chatons me manquait, mais au moins, je pouvais avoir l'assurance que plus tard, il serait d'une intelligence hors-pair qui le ferait briller.

Petit hibou tourna les oreilles vers la source du bruit et, comme s'il prenait un temps pour vérifier que c'était bien la voix de sa mère, il tourna la tête pour la regarder en guise de réponse.
Il n'était pas bavard, fallait le constater. Presque muet non pas par timidité mais par tempérament, un simple mouvement de tête pouvait remplacer tous les mots qu'il aurait pu dire. Le langage corporel était pour lui un meilleur moyen de communication que la parole: silencieuse et bien assez explicite pour indiquer son humeur, son ressenti sur un sujet et ses intentions. Parler était une action à exécuter seulement s'il avait besoin d'être plus précis, et pour un chaton, la précision était une chose bien inutile.
Il regardait donc sa mère de ses grands yeux, presque disproportionnés sur sa petite tête. Son nom pouvait être suffisant pour le décrire.

(sorry du retard)

Sans dire un commentaire, Petit Hibou se tourna vers moi. Enfin, d’abord il tourna ses oreilles en ma direction avant de pivoter en ma direction. En toute logique, il aurait pu me répondre, ne serait-ce que dire "Salut", "Nuit Miraculeuse" ou encore "Oui ?", mais non, pas un son. Oh, il aurait pu être plus bavard, si il le voulait, il parlait sans timidité, sans hésitation, mais c'était Petit Hibou et pas un autre. D'ailleurs, c'était un point commun qu'il avait avec son demi-frère, Petit Démon. si ce dernier devait parler, c'était plutôt pour faire fuir les autres. Bon à bien réfléchir, ils ne se ressemblaient pas totalement-totalement, tout de même, Petit Hibou ne faisait pas fuir les autres volontairement. En fait, ils ne les faisaient même jamais. Heureusement. Ses yeux me fixaient, comme si il attendait quelque chose. Voulait-il que je parle ? Ou seulement par le biais de notre regard. Nous savions discuter sans mot et juste des gestes, pour nous les paroles devenaient superflues. Si nous le souhaitions, nous pouvions ne rien dire pour se comprendre, juste se concentrer et se laisser faire. Mais pour les autres, nous parlions "normalement" avec des phrases et pas ou très peu de gestes. Ce qui lui faisait dnc un point commun avec Petit Démon. Bon, à quelques détails près. Par exemple, si Petit Démon ne parlait pas, il faisait tout de même fuir les autres de son regard. Heureusement, mon fils "officiel" ne le faisait pas. Tiens, je n'y avais jamais trop réfléchis : mais que se passerait il si j'annonçais que Petit Démon était mon fils ? Je veux dire au lieu de le dire à lui et rien qu'à lui... Je croisa alors le regard de petit Hibou et je me rappela qu'il valait mieux que je parles. Je répondis d'un ton doux -même si je ne répondais pas vraiment vu qu'il n'avait rien dit-

-Tu as bien dormi ?