C'est la fin de soirée, je fis croquer les os de ma proie. C'est Tempérance des Songes qui l'a attrapée mais j'aurai pu l'avoir, donc c'est comme si c'était moi qui l'avait ramenée. C'est parfaitement satisfaisant. Je suis un vrai chasseur et un vrai guerrier! Je me léchai avec délice les crocs, le repas avait un petit goût de reviens-y. Je n'avais pas le droit de prendre d'autre proie mais j'ai besoin d'un petit truc, d'un petit détail pour me caler l'estomac et achever ainsi ce festin de roi.
J'entendis miaulement plus fort que les autres, Nuage de Papillon. Je crois que j'ai une idée, mais elle est encore informulée. Je me levai en essayant de trouver l'apprentie. Ah-ha! Elle était près de la pouponnière avec Nuage de Minuit et Oeil de Brume. Si la reine tricolore est avec eux, c'est qu'elle ne garde pas sa tanière ainsi que ses délicieuses baies de sucre... Le voilà mon dessert.
Ni une ni deux je me précipitai dans l'antre de la guérisseuse, je commence à être un expert en la matière. Je ne prends même pas la peine de dissimuler mon odeur, évidemment je suis largement capable de le faire : avec la plante dont j'ai oublié le nom. Mais je n'ai pas vraiment le temps, de plus Oeil de Brume me repère à chaque fois. L'idée est de déguster tout de suite et de se faire gronde plus tard. Je fis un petit balôt avec des baies et détala or de la tanière.
"Nuage de Neige!"
Oh non, pourquoi ma mère m'a vu! J'ai de l'avance je peux la distancer, je courre, je courre. Où me cacher? Il n'ya pas de cachette dans le coin. J'avisai tout d'un coup Eclat d'Opale à moitié ramassé sur lui même,entrain de faire ses griffes. Sans réfléchir je lui fonçai dessus.

"Viiite! cache moi! Ma fourrure va se fondre dans ta fourrure laisse moi me dissimuler sous toi! Allez dépêche toi! Sinon je viendrais te mordre la queue dans ton sommeil pendant une lune!!"

Eclat d'Opale réagit assez vite et gonfla son dos pour que je puisse passer sous lui. Je fus un peu surpris sur le coup car je n'avais jamais encore senti lque l'odeur de ma mère d'aussi près. Je ne connais pas du tout celle des chats du camp, enfin, je n'y avais fait attention, maintenant je me souviendrai de la sienne. Elle est particulière, et très tendue. Je me demande ce qui le stress comme ça? Ma menace sans doute, elle est terrible. Bien caché sous lui je vis maman passer en trombe devant lui, je fermais les yeux lorsqu'elle le regarda. Lorsque je les rouvris j'entendis d'assez loin:
"Nuage de Neige! Rends tout de suite ce que tu as volé! Tu es infernal! Je ne t'ai pas élévé comme ça."
Je les refermai. J'eu l'impression que quelquechose était très lourd sur moi. Non, pas Eclat d'Opale, même s'il est lourd ce n'est pas lui qui me fait mal actuellement, c'est un poids plus bas. Un poids qui serait à l'intérieur de moi.
Je senti le chat noir se relever, je lui revaudrai ça. J'allais le remercier quand il me fusilla du regard, me laissant coit. Au final, il était comme les autres: on n'avait pas le droit d'être heureux ici. Il fallait être sage, ne rien manger, ne rien dire, ne pas courir partout, ne pas avoir d'amis pour jouer à se battre. D'une voix terrible il me dit:
« Qu'as-tu fait pour être recherché comme ça ? »

Dire que je me cachai auprès de quelqu'un que je ne connaissai pas trop pour ne pas être puni et manger des bonnes baies.
"Je n 'ai rien fait de plus que d'habitude! C'est ma mère qui est comme ça!"

Je voulais partager mes baies avec lui! Mais je ne vais certainement pas lui montrer mon butin s'il n'est pas de mon côté. J'allais récupérer mon balot pour m'enfuir quand je le vis totalement applati. Le jus sucré dégoulinait de partout et les baies n'allaient plus être rondes du tout.

"Voilà! Il n'y a plus rien du tout! Tu n'as cas le manger si tu veux, je te le donne avec plaisir. Tu vas voir ça va te faire du bien et tu vas arrêter de vouloir que tout le monde soit sage!"
Feulai-je, très déçu et un peu apeuré: il avait l'air en colère. J'avais toujours trouvé Eclat d'Opale cool parce qu'il était le seul complètement noir du clan, comme moi, qu'il avait des cicatrices de guerrier supers et qu'il ne criait jamais. Mais en fait je me suis trompé, il sévère comme tout le monde. Je voulais le regarder avec un regard terrible, mais je ne le pus pas, honteux, j'allais me cacher dans les hautes herbes près de la falaise.